les vieux partent au bout du monde
j'ai laissé popa-moman sur le quai d'une gare, avec deux GROSSES valises, pour qu'ils prennent, un train, pi un autre, pi un avion, pi un autre, pour aller LOIN.
Pas très longtemps, mais loin dans le pays qu'ils z'aiment.
Dans le froid.
Voir popa - 81 ans-, et moman -13 de moins-, partir, ça fait plaisir, ça fait zi-zir.
Mais, faut le dire, dans le fond, j'ai un tit pincement au coeur. Une toute petite angoisse cachée dans un fond d'âme qui espère très fort que dans 10 jours, ils seront de retour.
Ya pas de raison. 20h50, terminal M de Genève-international, ils seront là.
Et même que popa n'aura pas encore perdu sa carte bancaire (il est champion pour ça) et que y'aura un truc farfelu dans leur bagage. Paske popa-moman ils ramènent toujours des trucs farfelus de leurs voyages.
Les matriochkas, ok, faut bien en ramener une, mais une bouteille d'eau du Baïkal, c'est plus la classe hein?
Les cailloux de Vladivostok aussi, c'est la classe.
J'espère avoir un glaçon du Baïkal. Fondu, mais un glaçon quand même.
ils partent là :
c'est un petit point d'eau, qui, si on le mettait sur notre territoire, irait de Bordeaux à Strasbourg. qui est tout gelé en ce moment. Et il fait -15. Le jour. à Midi.
ET si je payais une téloch à mes parents? est-ce qu'ils resteraient vautrés chez eux?
Mouais...
J'n'aurais plus de petits caillous du bout du monde...
Ni leurs sourires béats de mômes-de-5-ans-un-matin-de-Noël.